Qui a dit « Mouais, Stephen King, c’était mieux avant » ? En tout cas, quelqu’un qui n’a pas lu Fin de Ronde ni la trilogie Hodges en général (1).
Dans une carrière littéraire, il y a du bon et du moins bon. Parfois même de l’excellent et du médiocre. C’est logique, démontré, imparable.
Notre Steven, ici, nous prouve une fois de plus qu’il pète le feu. Ça bouge, ça rebondit, ça saute (par les fenêtres hum)… et personnellement je me délecterai toujours de son humour cinglant et bien placé.
Il gère sa plume comme il l’a toujours fait et on sent bien qu’il a fort à cœur de revenir à ses premiers amours, dans le cas présent, le genre fantastique (ou pas hin hin).
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos démons.
King nous embarque dans la suite directe de Mr Mercedes, quelques années après. Quand tout le monde croit que toute cette sombre et macabre histoire du fou à la Mercedes, ce dénommé Brady Hartsfield, est bel et bien tassée et à demi oubliée. Après tout, ce taré de Brady est devenu un légume en bonne et due forme…
« Ce qui veut dire ?
– Que ce gars-là souffre d’une lésion cérébrale irréparable, dit l’étudiant. Que c’est plus qu’un légume.
– Très bien, on pourra peut-être faire de vous un médecin. Pronostic ?
– Mort d’ici à demain matin, dit l’étudiant.
– Vous avez probablement raison, dit Winston. J’espère pour lui, car il ne se remettra jamais de ça. Mais nous allons quand même lui faire passer un scanner.
– Pourquoi ?
– Parce que c’est le protocole, fiston. Et parce que je suis curieux de voir l’étendue des dégâts tant qu’il est encore en vie. »
Hodges a vieilli et n’est pas au meilleur de sa forme, non plus. Mais tout comme son pote, il n’a pas dit son dernier mot.
« « Infirmière Wilmer ? Je me présente, Bill Hodges. » Elle sait parfaitement qui il est. « J’ai travaillé sur l’affaire du City Center et l’incident de l’Auditorium Mingo. J’ai besoin de voir M. Hartsfield. »
Elle ouvre la bouche pour lui répondre mais Babineau la devance.
« Hors de question. Même si M. Hartsfield était autorisé à recevoir de la visite, ce qu’il n’est pas par ordre du procureur de district, il ne serait en aucun cas autorisé à vous voir. Il a besoin de calme et de tranquillité. Chacune de vos précédentes visites non autorisées a bouleversé cet équilibre.
– Ah tiens, c’est nouveau, dit Hodges d’un ton détaché. À chaque fois que je suis venu le voir, il bougeait pas de son fauteuil. Aussi inconsistant qu’un bol de porridge. »
On retrouve les personnages attachants des opus précédents, dont une certaine Holly. La frêle mais tellement vaillante Holly.
« Holly avance d’un pas, puis d’un autre.
« Jerome ?
Pas de réponse.
« Jerome, est-ce que tu m’entends ?
– oui, dit Jerome sans lever les yeux de l’écran.
– Jerome, où es-tu ?
Et Jerome répond :
» À mon enterrement. Tout le monde est là. C’est magnifique. »
Autant M. Mercedes était novateur, autant carnet noir était décevant et « téléphoné ». Heureusement il se rattrape sur le dernier avec un rythme et un suspense intéressant… cependant, comme dans beaucoup de ses romans, il y a un « creux » vers le 2° tiers, et c’est dommage.
Personnellement, ce n’est pas un des meilleurs.
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Pour ma part, j’ai préféré Carnets noirs à Mr Mercedes. Pas encore lu Fin de ronde.
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